ENNERY57
Au Pays des Trois Frontières
Commune jumelée avec Janaillat (Creuse) et Ennery-en-Vexin (Val d'Oise)
BERLIN...IL Y A 45 ANS
  Mon attention a été attirée, fin mars 2013, de la parution dans différents médias, d'un article relatant la destruction, pour des besoins immobiliers, de 1300 mètres de vestiges de l'ancien mur qui séparait Berlin en deux. Bientôt il ne subsistera plus de traces, si ce n'est dans les musées, de ce que l'on a appelé "le mur de la honte".  
 
  En 2014, on a fêté le 25ème anniversaire de la chute du mur, survenue le 9 novembre 1989.  
 
  Ayant eu le privilège de séjourner à Berlin dans les années 1970, j'ai eu envie de relater, d'une manière non exhaustive, la vie à cette époque dans cette grande métropole alors placée sous le contrôle de puissances militaires.  
 
  Je souhaite que vous trouviez du plaisir à parcourir ces commentaires illustrés de nombreuses photos d'époque.  
 
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  1 - SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET STRUCTURE  
 
  La situation géographique de Berlin peut se définir par les coordonnées suivantes: 52° 31’ de latitude Nord, 13° 25’ de longitude Est et en moyenne 34 m d’altitude. La ville était située dans la zone limite entre de grands espaces continentaux et atlantiques, dont le contact produisait justement ce qui faisait le célèbre «air de Berlin».  
 
  De par sa superficie (883 km2) et le nombre de ses habitants (environ 3,2 millions), Berlin était la plus grande ville d’Allemagne. Bien que légèrement surclassé par Hambourg au point de vue superficie Berlin-Ouest (480 km2) comptait plus d’habitants que toutes les autres communes allemandes (2,1 millions).  
 
  La ville a environ 790 ans. Les deux communes sœurs de Kôlln et Berlin furent mentionnées pour la première fois dans des documents en 1237 et 1244 respectivement. En 1701, Berlin devint la capitale du nouveau royaume de Prusse. L’histoire de la ville a été marquée en 1920 par la création du Grand Berlin: en vertu de la loi d’incorporation, le centre urbain se vit rattacher sept villes environnantes, 59 communes rurales et 27 districts fonciers.  
 
  Pour vous faire une comparaison avec la région parisienne, on trouvait, à l'époque, dans celle-ci, un peu plus de 8.000.000 habitants, sur une superficie égale à celle de BERLIN.
BERLIN était situé dans un environnement de lacs et de forêts, ainsi que vous le montre très bien cette représentation.
  2 - LES BERLINOIS  
 
  Le linguiste et éditeur Gustav Langenscheidt déclarait en 1878 que le Berlinois, pour ce qui est de son origine, ne trouvait place à proprement parler nulle part et qu’il fallait le considérer comme un neutre international germanophone. De tous temps, Berlin a été un creuset de l’Europe centrale. Au cours des trois derniers siècles il y a eu d’importantes immigrations en provenance de France (Huguenots), de Bohême et de Pologne. Mais aussi de toutes les parties de l’Allemagne, notamment de l’Est, les migrants ont afflué à Berlin. Comme toutes les grandes villes d’Europe centrale, la ville a toujours souffert d’une faible natalité. C’est la raison pour laquelle elle s’est montrée très accueillante aux «nouveaux Berlinois».  
 
  Après 1945, la pyramide des âges a été défavorable en raison de la situation à la fin de la guerre et de la position insulaire sur le plan politique et géographique. Environ 22,6 pour cent des 2.085.000 habitants de Berlin-Ouest (janvier 1976) avaient atteint l’âge de la retraite et quelque 30 pour cent avaient plus de 60 ans. Il y avait donc un besoin urgent de jeunes immigrants. Entre la construction du mur le 13 août 1961 et la fin de 1975, il y eut au total 304.000 habitants d’Allemagne occidentale à s’établir à Berlin-Ouest, dont un tiers de femmes.  
 
  La ville comptait dans les années 1970 quelque 86.000 salariés étrangers, leurs familles, ainsi que des étudiants et des gens d’affaires étrangers. De sorte qu’on estimait à 185.000 le nombre d'étrangers à Berlin-Ouest, soit 9,3 pour cent de la population.  
 
  Y compris la prime salariale de 8 pour cent du revenu brut, qui pour beaucoup constituait un attrait supplémentaire, le revenu salarial était supérieur de 2 pour cent à la moyenne fédérale. A Berlin, le loyer, le chauffage et l’éclairage représentaient environ 20 pour cent du salaire.  
 
  Le main-d’œuvre féminine était plus importante à Berlin-Ouest que dans le reste du territoire fédéral. Sur les 866.100 personnes actives dénombrées à Berlin en 1975 il y avait environ 400.000 Berlinoises.  
 
  Le revenu moyen des personnes actives s’élevait à 32.675 DM en 1975 à Berlin. Le revenu national par habitant à Berlin-Ouest était donc bien supérieur à la moyenne de la Communauté européenne. Comme dans toutes les grandes villes européennes, il y avait aussi pénurie de logement à Berlin. Sur les 1.074.943 logements recensés fin 1975, 485.000 dataient d’après-guerre. En 1974 il a été construit 19.000 logements et en 1975 15.000.  
 
  3 - LA SITUATION POLITIQUE  
 
  Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’Allemagne — en vertu d’un accord interallié — a été divisée en quatre zones d’occupation et un territoire spécial de Berlin. Le territoire du Grand-Berlin, administré conjointement, a été divisé en quatre secteurs. Le 20 mars 1948, le représentant soviétique au Conseil de contrôle allié quitta la séance. Et il refusa aussi par la suite de prendre part aux réunions. Il s’ensuivit bientôt la division administrative et politique de la ville. Le 24 juin 1948, date de la réforme monétaire, les occupants soviétiques, instaurèrent un blocus sur les voies d’accès par terre à Berlin-Ouest. Berlin devint la principale pomme de discorde de la guerre froide.  
 
  Face à cette politique orientale, il fut élaboré trois principes politiques garantissant l’existence de Berlin-Ouest comme enclave au milieu de la sphère d’influence soviétique:  
 
   - la présence de troupes alliées occidentales;  
 
   - l’intégration de Berlin-Ouest dans le système financier, économique et juridique de la République fédérale d’Allemagne;  
 
   - la sécurité des transports entre Berlin-Ouest et le reste du territoire fédéral.  
 
  Ces principes ne purent toutefois pas empêcher la séparation radicale de la ville par la construction du mur le 13 août 1961. La crise fut encore aggravée par l’intention manifestée du côté oriental de contester aux alliés occidentaux le droit de présence à Berlin-Ouest et les liens de la ville avec la République fédérale, déclarés incompatibles avec le statut juridique de Berlin.  
 
  Ce n’est que vers le milieu des années soixante que la situation exposée de Berlin-Ouest s’est sensiblement atténuée au fur et à mesure que la détente s’amorçait dans les relations Est-Ouest. Cette politique de détente s’est concrétisée surtout par l’Accord quadripartite sur Berlin, qui fut signé le 3 septembre 1971 et entra en vigueur le 3 juin 1972.

  L’Accord quadripartite ne constitua pas en lui-même une solution au problème Berlinois, mais il contenait toutefois des règlements pratiques, qui ont changé de manière positive les données de ce problème. En gros, les améliorations ont été les suivantes : 
 
   - L’Union soviétique ne contestait plus le droit de présence des puissances occidentales.  
 
   - Elle acceptait les liens qui unissaient Berlin-Ouest à la République fédérale d’Allemagne, y compris le droit de représentation en matière de politique étrangère. Toutefois, la ville ne s’est pas vu reconnaître la qualité juridique de Land fédéral que, de l’avis aussi des alliés occidentaux, elle n’avait pas et ne pouvait pas avoir tant que durerait le statut d’occupation.  
 
   - Berlin-Ouest pourrait être représenté par la République fédérale vis-à-vis de l’Union soviétique comme il l’était déjà depuis bien des années dans une grande partie du monde.  
 
   - Les liens étroits qui existaient entre Berlin-Ouest et la République fédérale dans tous les domaines vitaux et qui correspondaient au sentiment d’affinité, de communauté et de parenté, sont confirmés dans leur existence et leur possibilité de développement.  
 
   - Pour la première fois depuis la fin de la guerre la simplification et la sécurité du trafic civil avec Berlin avait fait l’objet d’un accord contractuel. Dans la pratique, les contrôles étaient conformes aux usages internationaux.  
 
   - Les habitants de Berlin-Ouest avaient de nouveau la possibilité de se rendre en visite à Berlin-Est et en R.D.A., ce qui à l’exception de quatre conventions de laissez-passer entre 1963 et 1966 ne pouvait plus se faire depuis 1961 et 1952 respectivement.  
 
   - Entre les deux parties de la ville il avait été procédé à des modifications et des rectifications de frontières.  
 
  L’Accord devait supprimer l’état de crise latente de la ville et rendre son avenir plus sûr.  
 
  En raison des réserves des alliés occidentaux, qui étaient exprimées aussi dans l’Accord quadripartite, Berlin-Ouest n’était toujours pas partie constituante de la République fédérale d’Allemagne. Ces réserves stipulaient notamment : Berlin-Ouest ne peut être gouverné par la Fédération.  
 
  Les députés du Land de Berlin au Bundestag ne pouvaient être élus par la population et ils n’avaient pas droit de vote dans les actes de souveraineté du Bundestag. Il en était de même pour les représentants de Berlin au Bundesrat. Néanmoins, ils avaient droit de vote dans les commissions et à l’Assemblée fédérale ils prenaient part â l’élection du président fédéral. Les lois fédérales n'étaient pas directement en vigueur à Berlin-Ouest, mais pour autant que les alliés occidentaux n’y faisaient pas objection, elles étaient adoptées par la Chambre des députés de Berlin en vertu d’une procédure de transition.  
 
  Ces restrictions mises à part, Berlin-Ouest était intégré dans tous les domaines du régime politique et social de la République fédérale. Les ministres-présidents des Länder de la République fédérale d’Allemagne, auquel était assimilé le bourgmestre régnant de Berlin, se relayaient à tour de rôle à la présidence du Bundesrat, de sorte que celle-ci revenait tous les onze ans au bourgmestre régnant de Berlin, qui était promu du même coup suppléant du président de la République fédérale d’Allemagne. L’intégration dans le système économique, financier, monétaire et social était pleinement réalisée.  
 
  L’adoption de lois fédérales garantissait l’égalité juridique. La République fédérale représentait les intérêts de Berlin-Ouest et de ses habitants vis-à-vis d’autres Etats et dans les organisations internationales, comme l’O.N.U., par exemple, sauf en ce qui concernait les questions du statut et de la sécurité.  
 
  Dans ces domaines, le pouvoir suprême des alliés fonctionnait à plein. Ceci valait également pour les affaires militaires et les règlements concernant l’état d’urgence. L’espace aérien et le trafic aérien étaient soumis aussi à la compétence exclusive des alliés.  
 
  La présence administrative de la Fédération — garantie en outre par l’Accord quadripartite — était effective: le président fédéral avait un bureau officiel à Berlin-Ouest, il en était de même du délégué plénipotentiaire du gouvernement fédéral à Berlin. Il y avait une soixantaine d’administrations et d’institutions fédérales dans la ville: elles occupaient environ 22.000 personnes, sans compter les employés de la Poste fédérale (23.400) et de la douane (2.200).

  4 - SYSTEME GOUVERNEMENTAL  
 
  L’administration générale de Berlin était organisée sur le modèle de celle d’un Land. Le bourgmestre régnant avait le rang d’un ministre-président. Le bourgmestre faisait fonction de suppléant. Avec onze sénateurs— comparables aux ministres d’un Land — ils constituaient le Sénat, qui représentait le gouvernement du Land.  
 
  La Chambre des députés de Berlin — le Parlement du Land— comprenait depuis les élections de 1975, 69 députés C.D.U., 67 députés S.P.D. et 11 députés F.D.P. A Berlin-Ouest, le S.P.D. gouvernait avec le F.D.P. La C.D.U. se trouvait dans l’opposition. Dans les arrondissements, les compétences étaient réparties en fonction des résultats électoraux suivant le système d’Hondt, ce qui a conduit dans tous les arrondissements à une administration commune de la C.D.U. et du S.P.D. 
 
  Le «troisième pouvoir» se composait de tribunaux d’instance, du tribunal de grande instance et comme instance suprême de la cour d’appel, ainsi que des tribunaux fédéraux, dont la compétence s’étendait également à Berlin-Ouest.  
 
  Berlin comptait 20 arrondissements (douze à l’Ouest, huit à l’Est), dont les nombres d’habitants correspondaient tous à ceux de grandes villes (plus de 100.000), à l’exception de Tiergarten et de Zehlendorf. A lui seul, l’arrondissement de Neukölln avait 305.000 habitants, soit autant que Bonn avec ses quartiers de la rive gauche et de la rive droite du Rhin.  
 
  5 - L'ECONOMIE ET LES TRANSPORTS  
 
  Entre 1950 et 1975 l’industrie berlinoise a connu une nette expansion. Le produit national brut est passé de 3,9 à 39 milliards de marks. Sur un total de 790.000 salariés, 203.639 travaillaient en 1975 dans les 1.652 entreprises industrielles de la ville qui occupaient au moins dix personnes.  
 
  Depuis des années l’économie berlinoise devait faire face à une pénurie de la main-d’œuvre. En 1975 il y avait environ 10.000 emplois vacants. Berlin s’efforçait tout particulièrement de recruter de jeunes ouvriers qualifiés du territoire fédéral. En 1970 il en était venu environ 35.700, en 1972 22.400, en 1973 20.900. En raison de l’immobilité conjoncturelle, il n’y en eut que 14.100 en 1974 et 9.800 en 1975. En tête de l’industrie berlinoise figurait la construction électrique, qui réalisait 28,4 pour cent du chiffre d’affaires total de l’industrie. Venaient ensuite l’industrie des produits alimentaires et des stimulants avec 15 pour cent, la construction mécanique avec 8 pour cent, l’industrie chimique avec 7 pour cent, l’industrie de l’habillement avec 5 pour cent.  
 
  Les échanges commerciaux de Berlin s’effectuaient à 81 pour cent avec le territoire fédéral. L’échange commercial de marchandises avec l’étranger s’effectuait dans le cadre de la politique commerciale de la République fédérale d’Allemagne. Les exportations berlinoises se répartissaient entre quelque 130 pays. Le commerce avec l’étranger représentait en 1975 plus de 17 pour cent. Le commerce interzones s’élevait en 1975 à 2,6 pour cent. Berlin-Ouest était aussi un partenaire intéressant pour les pays en voie de développement.  
 
  Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord quadripartite, les routes de transit à destination et en provenance de Berlin étaient des voies de communication privilégiées avec la République fédérale. C’est ainsi qu’en 1975 elles ont été empruntées par 12,2 millions de personnes, ce qui représentait une progression de 9.3 pour cent par rapport à 1974. 2,1 millions de personnes avaient pris le train, soit 3,1 pour cent de moins qu’en 1974. Quatre millions ,avaient utilisé l’avion; ce chiffre était en diminution de 6.4 pour cent par rapport à 1974. Par comparaison, le trafic sur les itinéraires de transit avait augmenté d’environ 31 pour cent depuis la conclusion de l’Accord quadripartite. 4,8 pour cent du trafic de marchandises s'effectuaient par la route et 26,5 pour cent par voie fluviale; le rail représentait en 1975 18,5 pour cent et le trafic aérien 0,2 pour cent seulement.  
 
  6 - L'ART ET LA SCIENCE  
 
  En dépit de toutes les entraves politiques et économiques d’après-guerre, Berlin était demeuré un centre vivant dans les domaines de l’art et de la science.

  Les semaines de gala et les festivals internationaux qui s’y déroulaient depuis plus de 25 ans n'étaient pas seuls à caractériser la vie artistique de Berlin-Ouest, il y avait aussi et surtout la qualité et la diversité des spectacles quotidiens. Le répertoire des 17 théâtres comprenait les classiques, le moderne classique, la critique de l’actualité, le théâtre du boulevard, les opérettes et les comédies musicales.  
 
  La Deutsche Oper Berlin devait son renom international en premier lieu à la cohésion d’un ensemble de chanteurs de premier plan avec un orchestre et un chœur remarquables. Il n’était pas rare que 38 opéras soient montés en l’espace d’un an.  
 
  La Philharmonie était un podium pour les chefs d’orchestre et les solistes les plus célèbres. Sous la direction de Herbert von Karajan, l’Orchestre Philharmonique surpassait si possible l’éclat de ses plus belles époques. D’autres orchestres de renom et au total 80 chœurs contribuaient au divertissement musical dans les diverses salles de concert.  
 
  Il y avait trois centres de musées à Berlin-Ouest: à Dahlem, autour du château de Charlottenburg et à proximité de la Philharmonie. La collection de Rembrandt avec 26 tableaux était l’un des points culminants de la Galerie de Dahlem. 
 
  Aucune autre grande ville allemande ne surpassait Berlin-Ouest pour ce qui était de la diversité des possibilités d’études et de formation professionnelle. A côté des deux universités et de l’école supérieure des arts, l’enseignement supérieur comprenait huit autres grandes écoles. Au total quelque 67.000 étudiants étaient inscrits à Berlin-Ouest, dont environ 32.000 à l’Université libre et environ 21.000 à l’Université technique. La proportion des étudiants venant du territoire fédéral était de l’ordre de 40 pour cent, celle des étrangers était d’environ 10 pour cent. Dans le domaine de la recherche il y avait un certain nombre d’institutions scientifiques et techniques remarquables, dont l’Institut expérimental de construction hydraulique et navale, l’Institut Hahn-Meitner de recherche nucléaire, l’Institut Heinrich Hertz de recherche sur les oscillations. D’autres centres de recherche et de formation faisaient de Berlin un centre de l’aide au développement, ou les cadres de ces pays, aussi bien que des experts allemands, étaient formés tout spécialement pour leur mission dans ces régions. L’Institut Max-Planck de recherche éducative, ainsi que le Centre pédagogique figuraient également au nombre des institutions suprarégionales qui faisaient de Berlin-Ouest un lieu de coopération féconde de la science et de l’économie.  
 
  7 - LE DÉLASSEMENT ET LES LOISIRS  
 
  Berlin est une ville construite dans la verdure, elle est traversée et entourée par des cours d’eau étendus. Sur les 62 lacs et 127 autres cours d’eau était mouillée la plus grande flotte de loisirs de toute l’Allemagne: approximativement 70.000 bateaux, des croiseurs de luxe au bateau pliant pour navigateur solitaire, et en outre 56 paquebots de 26 compagnies de navigation, susceptibles d’accueillir plus de 16.000 personnes. Longue de 2.275 mètres et large de 80 mètres, la célèbre plage de sable du Wannsee était la plus grande d’Europe; Berlin comptait en outre 18 piscines de plein air. De plus, 19 piscines couvertes étaient ouvertes toute l’année.  
 
  Berlin était ouvert toute l’année. Près de 4.500 restaurants et cafés et une soixantaine de salles de beat et de jazz contribuaient à faire de la ville un centre de divertissement réputé. Les cafés et restaurants fréquentés par les artistes dans l’arrondissement de Kreuzberg attiraient, naturellement les «connaisseurs». Bien entendu, il n’y avait pas que les Berlinois à apprécier cette profusion et cette variété de divertissements, dont profitaient tout autant les hôtes de la ville, qui disposaient de 16.000 lits dans des hôtels de classe internationale ou dans des pensions de famille.  
 
  8 - PROJETS D'AVENIR  
 
  Plusieurs années après la conclusion de l’Accord quadripartite, on avait pu constater qu’il avait valu bien des améliorations pratiques dans la vie de tous les jours. Ces améliorations risquaient cependant d’être oubliées car le tableau de la situation était souvent faussé par les protestations orientales contre l’application intégrale de l’Accord de Berlin, et en particulier des divergences réapparaissaient régulièrement à propos des liens de Berlin-Ouest avec la Fédération. Or, ces liens avaient été, étaient et demeuraient une condition fondamentale de la viabilité de Berlin-Ouest, ils devaient se resserrer en même temps que s’intensifiaient les relations avec l’Ouest.  
 
  En ce qui concerne le développement interne, la déclaration du Bourgmestre régnant (déclaration gouvernementale) du 7 mai 1975 continuait d’être valable: plus encore que par le passé il fallait que Berlin-Ouest donne l’exemple dans un grand nombre de domaines, il devait développer la qualité de la vie et être attrayant au dedans et au dehors.

  Berlin avait tout lieu d’être satisfait de ce qui avait été accompli jusqu’ici, mais bien entendu il convenait de dresser des plans pour l’avenir. Tous ces plans purent se concrétiser après la chute du mur et la réunification des deux Allemagnes au prix d'un effort colossal entrepris par les autorités et les citoyens Allemands.  
 
  (Extraits du document public publié par l'Office de presse et d'information de la République fédérale d'Allemagne, Bonn 1977).

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