Le Secteur Français correspondait aux arrondissements de WEDDING et de REINICKENDORF,
Le MUR était composé de matériaux divers : plaques de béton couronnées de rouleaux anti-grappins, barbelés, grillages, obstacles anti-chars, pointes de fakir cimentées dans le sol sont les éléments les plus courants.
Des sentinelles occupaient nuit et jour 245 miradors et 144 casemates et des centaines de chiens policiers surveillaient l'ensemble dont certains tronçons étaient minés. Une documentation allemande, la "Communauté de travail du 13 août' estimait à 14 000 le nombre de garde-frontière Est-Allemands postés à BERLIN. Ceux stationnés à la ligne de démarcation entre la R.F.A. et la R.D.A. étaient estimés à 24 000. Par un calcul rapide on trouvait 87 garde-frontière par kilomètre de MUR ! C'étaient des GRESO (contraction de GRENZSOLDATEN, soldats garde-frontière). L'appellation plus répandue de VOPO concernait les policiers (contraction de VOLKSPOLIZEI, police du peuple). Ils étaient jeunes pour la plupart, âgés de 18 ans, mais leur formation militaire était solide. Ils provenaient des groupes de jeunesse F.D.J. et ils avaient été motivés en conséquence.
. Le MUR en secteur français, au Nord-Ouest de Berlin, était long de 41 kilomètres. Il comprenait 64 miradors occupés chacun par 2 à 3 GRESO. Certains miradors n'étaient occupés que la nuit. Pour la surveillance proprement dite du MUR, la Gendarmerie s'était vue confier un tronçon de 10,600 kilomètres de limites sectorales en zone urbaine. Les deux Corps, 46° R.I. et 11° R.Ch. avaient la charge du complément. Cependant, le Détachement de Gendarmerie, avait autorité sur l'ensemble dans le cadre de la surveillance générale du secteur et de la constatation des incidents de toute nature.
I - QUELQUES CARACTERISTIQUES DU MUR.
Sur la plus grande partie des 10,600 kilomètres, il existait au moins un mur en maçonnerie, le plus souvent doublé d'un mur en béton. Sur les espaces occupés par les voies ferrées de la Reichbahn (chemins de fer Est-allemands), les limites étaient matérialisées par des grillages de 2 à 3 métres de hauteur. Les miradors étaient au nombre de 28 ; cinq étaient du type "chateau d'eau" et vingt trois étaient de construction cubique. Il y avait 14 couloirs à chiens de longueur variant de 80 à 150 mètres. La longueur des fossés anti-véhicules était de 300 mètres environ. La clôture d'alarme électrifiée et la longueur du chemin asphalté pour les patrouilles (Est) étaient de 10 kilomètres. La relève dans les miradors se faisait sans mécanisme particulier. Les deux sentinelles montantes, prenaient les consigne^ les deux autres quittaient le mirador deux à trois minutes plus tard.
Les patrouilles étaient de trois sortes :
- à pied : deux ou quelques fois trois GRESO.
- à moto : deux GRESO par moto, avec deux motos.
- à véhicule : variable quant au personnel.
L'armement le plus fréquemment observé était le fusil d'assaut Kalachnikof. Les consignes apparentes dans les miradors étaient les suivantes :
- Les sentinelles usaient du téléphone pour rendre compte.
- Elles observaient minutieusement les patrouilles à l’Ouest (jumelles).
. - Elles prenaient des photos au téléobjectif dès qu’une patrouille se présentait à l’Ouest avec un élément particulier (un photographe par exemple).
L’attitude était généralement décontractée, variant d'un mirador à l’autre. Certains faisaient volontiers des signes non agressifs, d'autres tournaient les dos lorsque l’on braquait un appareil.